GUILLAUME LEUNENS

Sa vraie mesure
 

Le métal et le feu, avec lesquels ses premiers métiers utilitaires l’avaient familiarisé, ont décidé de l’originalité de l’oeuvre de Leunens.  Il eut été logique, semble-t-il, que le choix de ce matériau et de cet élément formateur l’ait incliné à participer aux recherches nouvelles des sculpteurs du fer. Pourtant, telle n’a pas été son orientation; car, lorsqu’il commença ses expériences, Leunens était déjà peintre et, s’il en était venu à vouloir abandonner les moyens traditionnels de la peinture qu’il jugeait, pour lui, périmés, il s’attacha néanmoins à respecter l’expression picturale tout en élaborant de nouvelles techniques qui, à son sens, devaient s’accorder mieux au style du monde moderne et lui permettaient d’adapter plus exactement les suggestions dimensionnelles de ses oeuvres à l’extraordinaire élargissement du domaine spatial à l’âge de la conquête du cosmos.

     Ainsi, voyons-nous dans ses oeuvres récentes, les petits éléments en relief, martelés ou soudés, qui ponctuent ses tôles animées et presque dématérialisées par des traînées d’ombres et de lumières, agir de manière purement visuelle pour établir des rapports d’espaces et fournir des points d’appui aux élans de la pensée en quête d’évasion supraterrestre.

     Certainement sa conviction et son inspiration n’ont pas varié de sens depuis ses premières réalisations.  On remarquera, pourtant, qu’il est parvenu, grâce à de nouvelles trouvailles d’exécution, à sensibiliser davantage ces formations en relief et surtout à matérialiser, en quelque sorte, la mobilité et la rapidité même de la trajectoire de ces projections, accentuant ainsi la spatialité active de ses surfaces.

     On attend maintenant que soit donnée à Leunens l’occasion d’exécuter de grandes compositions murales où son art si personnel trouverait sa vraie mesure.

R.V. Gindertael Paris


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